Nina Ferrer-Gleize
Nina Ferrer-Gleize is an artist photographer, author and researcher. She is currently a doctoral student at the École nationale supérieure de la photographie d’Arles and Aix-Marseille University, in the “practice and theory of artistic and literary creation” doctoral program. Through photographic practice and research in art and literature, she is interested in the agricultural environment and its representations, based on her uncle’s farm in Ardèche.
She obtained a master’s degree in literature and arts from Paris VII in 2015; she also graduated from the Haute Ecole des Arts du Rhin in Strasbourg (DNSEP) in 2013 and from the Ecole Supérieure d’Art de Lorraine, Épinal (DNAT) in 2011. She co-founded the artists’ book publishing house Pétrole Éditions in 2013. She taught from 2015 to 2019 at the Ecole Supérieure d’Art de Lorraine, Épinal site; she regularly gives courses and workshops at art schools and universities. She also writes texts for artists and for exhibition catalogues. She is a speaker at conferences and seminars, and has exhibited her work in Épinal, Strasbourg, Metz and Arles.
She obtained her Phd in photography from ENSP and Aix-Marseille University in 2021.
La thèse de Nina a pour point d’attache une exploitation agricole familiale. Son travail artistique s’inscrit dans les champs conjoints de la photographie, de l’écriture, de l’édition et de la recherche. Via ces différents mediums, elle s’attache à souligner la charge fictionnelle contenue dans les vies humaines, dans leurs précarités et leurs singularités. Elle porte un regard sur l’agriculture telle que pratiquée et vécue par les agriculteurs de petites et moyennes exploitations. Leurs modes de vie, leur dépendance aux industries, les écarts et les liens entre leur pratique du métier et celle de leurs parents l’intéressent dans la façon dont ils viennent structurer, organiser les lieux de travail, les paysages, les relations sociales.
Nina s’intéresse à la façon dont l’existence produit des récits, mue par l’impératif de « raconter », c’est-à-dire, selon la définition : « faire le récit de quelque chose […], décrire dans le détail ». Le caractère descriptif de la photographie est complémentaire à sa réflexion sur la recherche d’une complexité de sens dans l’écriture, au travers de recherches étymologiques, de re-définition de termes. Ainsi ses photographies entretiennent un dialogue avec l’histoire des lieux et de leurs habitants, ainsi qu’avec l’évolution des paysages, au fil des interventions de l’homme et de l’épuisement actuel du monde agricole. Elles invitent à une observation active, à une certaine acuité du regard, à une certaine durée, qui permettent de s’approprier le paysage photographié comme on s’approprie un lieu. En réfléchissant à la façon dont se nouent l’Histoire et les récits de vie, dont les lieux, les gestes, les métiers, les noms se transmettent au fil des générations, Nina tente de rendre compte des façons dont le présent se construit, propre à chacun mais formant un commun fort de ces expériences.