Dominique Besanson
Dominique Besanson est une photographe argentine née en 1981 qui a fait un parcours professionnel précédent dans le monde du design et de la direction d’art.
Après avoir fini les spécialisations en photographie d’auteur et en photographie documentaire à Barcelone en 2016, elle commença à travailler dans la portraiture, dans la narrative et dans les archives.
Actuellement elle travaille à Buenos Aires dans la photographie éditoriale, commerciale et personnelle.
Pendant mon mentorat à l’ENSP je travaille sur une investigation linguistique et identitaire qui s’appelle La Cédille.
J’ai un nom et un prénom français, pourtant je suis née en Argentine. Cependant, mon nom de famille n’est pas complètement français : la cédille, elle n’y est pas. Quand le nom de mon grand-père, « Besançon », fut inscrit dans sa carte d’identité argentine lors de sa migration, on a mis un « S » au lieu du « Ç », le « s » respectait la sonorité, mais elle trahissait l’identité française que le « c cédille » comportait. Lorsque je voyageais en France, dans les bureaux migratoires, ou même dans des institutions, la cédille réapparaissait.
C’est à partir de cette perte de la cédille originaire que je me questionne sur mon origine, sur l’héritage, sur mon identité. Ce petit crochet de la cédille, ce graphème, aurait-il pu me donner une identité autre que la mienne ?
Si la photographie est la présence d’une absence, peut-être elle me permettra de trouver quelque chose qui a toujours été absent de mon identité argentine, ou présent mais sous la forme d’un espace vide, d’un trou. La cédille représente la perte, ce qui n’est plus là. Et la perte bouge le désir de rencontrer sachant qu’on va trouver une nouvelle chose.