Alexia Lazare Monduit

Lors de son apprentissage au théâtre, Alexia-Lazare Monduit a tout de suite envisagé son travail d’actrice tissé avec une pratique de la mise en scène. La scène lui apparaissait comme un champ de fouilles, le lieu d’une recherche personnelle. Cette expérience l’a poussée à se déplacer et à traverser les frontières du théâtre pour aller délier celles de la photographie. Par ce passage de la voix au silence, elle a éprouvé le désir de recréer un temps impossible à reconstituer. Elle tente de délivrer des images lacunaires dont elle se sent l’égataire. Son appareil photographique est à la fois un pouls, un abri, une scène, un crayon, une épée.

Ce qui la lie à la photographie est un tourment, une sorte d’inquiétante étrangeté. Ce domaine particulier de l’esthétique, où l’étrange voire l’effrayant imprègne l’intime, infiltre les images qu’elle crée. Le retour d’une tension est à l’origine de son geste. Photographier, c’est pour elle être captive d’une force inconnue, c’est remonter le tunnel vers le fauve, vers l’autre absolu.