Sophie Ristelhueber
L’une des femmes artistes les plus importantes de sa génération, Sophie Ristelhueber (1949) fait partie de ceux qui, dans les années 1980, ont brisé la frontière qui existait entre la photographie et l’art contemporain en jouant sur la matière et le format de l’image, son statut, son cadre et son installation dans l’espace.
De manière générale, et signe de la nature pionnière de sa pratique, Sophie Ristelhueber a eu un impact significatif sur les historiens de l’art et les philosophes les plus importants de ces cinquante dernières années : on retrouve son travail dans le Spectateur émancipé de Jacques Rancière, dans de nombreuses expositions et écrits de Bruno Latour, et plus généralement dans la grande majorité des livres sur la photographie de la seconde partie du XXe siècle.
Son travail s’articule autour du territoire et de son histoire, au travers d’une approche singulière des ruines et des traces laissées par l’Homme dans des lieux dévastés par la guerre ou par des bouleversements naturels et culturels. Loin du photoreportage classique, elle s’attache à la mise à nu des faits et à l’empreinte de l’histoire, dans les corps et dans les paysages, en rendant visibles plaies et cicatrices, véritables mémoires des « faits » de l’histoire. Son travail a été présenté dans de nombreuses institutions internationales parmi lesquelles le MoMA (New York, US), le Museum of Fine Arts (Boston, US), la Tate Modern (Londres, GB), l’Imperial War Museum (Londres, GB), les biennales de Johannesburg, Sao Paulo, les Rencontres Photographiques d’Arles, et à Paris le MNAM Centre Pompidou, la Galerie Nationale du Jeu de Paume, etc.
Elle fait partie des collections les plus prestigieuses, parmi lesquelles le MoMA (New York, US), le Victoria & Albert Museum (Londres, GB), le MNAM Centre Pompidou (Paris, FR) ou la National Gallery of Canada (Ottawa, CA).