Camille Ayme
Camille Ayme est doublement diplômée de l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-La Villette puis de l’École nationale supérieure d’art de Cergy-Pontoise.
Son travail plastique interroge les composantes de la ville moderne et de la mobilité. Elle achève actuellement une thèse en recherche-création codirigée par l’ENSP et Aix-Marseille Université dans laquelle elle explore les notions de paysage et d’anthropocène, notamment dans les activités d’extraction du sol effectuées par l’Homme.
Cette thèse l’amène à examiner des carrières de pierres et de minerai dans différents points de l’Europe et du monde.
« Construire toujours plus haut implique de creuser toujours plus profondément ».
Le point de départ de cette recherche est un constat assez simpliste. La très grande majorité des bâtiments érigés dans ce monde (qu’ils soient en pierre, en terre, en acier, en béton ou en brique) correspondent à un trou, un vide, une absence aux endroits d’où les matières premières sont extraites.
L’observation de notre environnement construit (villes ou bâtiments iconiques) m’amène à tracer symboliquement ou littéralement le fil entre les lieux d’extraction des matériaux de construction, et la forme finale que prennent ces éléments dans le bâtiment érigé. La morphologie des villes contemporaines a fait émerger une skyline particulière faite de tours toujours plus hautes, dont les pics et les décrochés ont influencé autant l’art, le cinéma que les rapports sociaux.
En usant d’un regard qui se déplace verticalement – du trou à la tour – la thèse met en perspective des éléments disparates, maintenus ensemble par un mortier de micro-histoires et d’œuvres d’art et de fiction, essentiel pour imager mon propos. Ainsi, la personnification de lieux, ou d’architectures autour d’une figure vivante (le paon de Colonnata, Evelyn McHale et l’Empire State Building…), me permet de dérouler une histoire amenant à s’identifier et à mieux identifier les problèmes et les enjeux qui résonnent fortement aujourd’hui.
À partir de documents d’archives, d’analyse d’œuvres, de photographies et de visites sur le terrain, je souhaite rapprocher des paysages distincts -ceux de la source du matériau et le site urbain où il a abouti- tout en présentant les micro-histoires qui irriguent ces lieux. En parallèle de la recherche théorique, mon travail plastique vient prolonger et qualifier mon propos en caractérisant des lieux choisis pour leur histoire particulière. Pour cela, le recours à la photographie argentique (entre autres procédés) me permet une porosité entre le « génie du lieu » et la surface sensible.
Dans un monde où catastrophes écologiques et évènements climatiques exceptionnels sont devenus hebdomadaires sinon quotidiens, il est essentiel de chercher des prismes éclairant le monde d’une lumière nuancée et peut-être plus optimiste avec l’art comme vecteur de sens.
Nathalie DELBARD
Professeure des universités, Université de Lille, Rapporteure
Jean-Paul FOURMENTRAUX Professeur des universités, Aix-Marseille Université, Co-directeur de thèse
Nicolas GIRAUD
Artiste, Enseignant à l’ENSP Arles,
Co-directeur de thèse
Nathalie HERSCHDORFER
Directrice Photo-Elysée, Lausanne, Examinatrice
Magali NACHTERGAEL
Professeure des universités, Université Bordeaux Montaigne, Rapporteure
François QUINTIN
Directeur de la Collection Lambert en Avignon – Examinateur
Alexandre QUOI
Chief curator et responsable du département scientifique, MACM, Saint-Etienne, Examinateur
Gwenola WAGON
Professeure des universités, Artiste, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Présidente




