Jingyu Cao
Jingyu Cao se concentre sur la fictionnalité de la réalité, manifestée à la fois dans l’espace
et le temps, à l’heure où la cartographie du monde se mue. Adoptant une perspective
dialectique, elle explore la causalité interdépendante à l’ère de l’Androcène et examine
notre existence, conditionnée par les enchevêtrements entre l’organique des médias
et des technologies. Ces enchevêtrements, pertinents tant sur les plans géopolitique que
biopolitique, sont au cœur de sa démarche artistique qui fusionne la réalité virtuelle et la
réalité reconstruite à travers la photographie, l’image générative, l’animation 3D, ainsi que
le son et/ou le texte.
En tant qu’artiste multimédia, après avoir complété ses études en Arts et Média en Chine,
Jingyu Cao a obtenu son diplôme en Arts Plastiques à l’Université Paris VIII et à l’ENSP
d’Arles. Elle vit et travaille actuellement entre Arles et Paris, partageant son temps entre
la France et la Chine.
Des paysages artificiels aux images numériques, la machine n’a jamais cessé de produire
des fantasmagories. L’humanité conditionne l’IA selon ses besoins, tandis que le capital et
les pouvoirs reconfigurent l’humanité, faisant de l’IA un outil de cette recalibration. Ainsi, l’IA
et l’humain, telles des réflexions mutuelles, coévoluent. Cette dynamique dévoile un jeu de
pouvoir complexe s’étendant du matériel à l’immatériel, où la répartition des énergies et des
ressources, dans un contexte d’artificialisation accélérée de l’intelligence, des territoires, des
sensations et des écosystèmes, représente un enjeu majeur pour l’humanité.
Anthropozooscopie, fusion d’« anthropocène », « zoo » et « -scopie », signifiant
respectivement humain, être vivant et examiner, explore comment les machines tangibles et
les images techniques intangibles modèlent le monde, immergeant l’humanité dans leurs
productions systématiques de fantasmagorie, à l’échelle d’un vaste zoo planétaire.