L’Avis d’après
Clément Chéroux & Florian Ebner
Une série de discussions où les diplômé·e·s de l’école vous disent tout sur la vie à la sortie de l’ENSP.
Soutenue par la Fondation d’entreprise Neuflize OBC
De la recherche à l’enseignement, le commissariat ou la pratique artistique, de l’édition à la commande, ou bien l’éducation culturelle, nos diplômé.e.s poursuivent des carrières dans une multitude de domaines liés aux images depuis presque 40 ans d’existence de l’École.
Découvrons ensemble leurs démarches de l’après école, et explorons la place qu’occupe leur formation à l’ENSP dans leurs choix, les opportunités rencontrées, les certitudes et les déceptions.
Comment y sont-ils/elles arrivé.e.s? Quels échecs pour quelles réussites? Qu’est-ce que leur période de formation à l’ENSP leur a apporté et que serait leur école idéale?
Enfin, comment imaginent-ils/elles l’après d’aujourd’hui?
Clément Chéroux est actuellement le directeur de la Fondation Henri Cartier-Bresson à Paris. Il a auparavant été Chief Curator au MoMA de New York (2020-2022), Senior Curator au San Francisco Museum of Modern Art (2017-2020), Conservateur au Centre Pompidou (2007-2016). Clément Chéroux est historien de la photographie et docteur en histoire de l’art. Il a été le commissaire d’une trentaine d’expositions et a publié, comme auteur ou directeur d’ouvrage, plus d’une quarantaine d’ouvrages sur la photographie et son histoire.
Photographe et historien de l’art, Florian Ebner est le conservateur responsable de la Collection de photographies au Musée national d’art moderne – Centre Pompidou. En 2015, il a été le commissaire du Pavillon Allemand à la 56e Biennale d’art contemporain de Venise (avec les participations des artistes Jasmina Metwaly, Philip Rizk, Olaf Nicolai, Hito Steyerl et Tobias Zielony). En 2017, il a été le co-directeur, avec Christin Müller, de la Biennale für Aktuelle Fotografie à Mannheim, Ludwigshafen et Heidelberg. Son travail couvre la photographie moderne, la photographie depuis les années 1970 et la photographie contemporaine. Récemment, il a été le commissaire de Calais: Témoigner de la ‘Jungle’ : Bruno Serralongue / Agence France Presse / Les habitants (2019), avec Marcella Lista de Hito Steyerl. I Will Survive : Espaces physiques et virtuels (2021) et, avec Angela Lampe, de Allemagne / Années 1920 / Nouvelle Objectivité / August Sander. Pour début avril 2023, il prépare l’exposition Lynne Cohen / Marina Gadonneix : Laboratoires / Oberservatoires au Centre Pompidou.
Isabelle Le Minh, est une artiste pluridisciplinaire basée actuellement à Paris et dont le travail est représenté par la Galerie Christophe Gaillard.
Après des études d’ingénieur, elle a été examinatrice de brevets à Berlin pendant quelques années, avant d’intégrer l’ENSP d’où elle sort diplômée en 1996. Au début des années 2000, le tournant numérique l’amène à reconsidérer sa pratique et à opérer un retournement : utiliser la photographie non plus comme un moyen de penser le monde, mais penser la photographie à travers une pratique artistique élargie. Depuis lors, son travail explore l’essence et les limites de la photographie, en réactive l’histoire, les techniques et les théories. Par des processus d’appropriation, de déplacement, de déconstruction d’images, d’objets ou de concepts issus de différents domaines, elle élabore des œuvres protéiformes et polysémiques, parfois teintées d’humour, dans une veine réflexive et conceptuelle. Ce faisant, elle réactive l’histoire de la photographie en lui donnant une actualité dans le monde contemporain, questionne la nature et la matérialité des images, mais aussi la notion d’originalité dans un monde où celles-ci prolifèrent.
Parallèlement à son activité artistique, Isabelle Le Minh enseigne en école d’art (actuellement à la Hear, Strasbourg).
Vincent Fournier est un artiste français dont le travail explore les imaginaires du futur: l’aventure spatiale, les robots humanoïdes, la mutation du vivant, les architectures utopiques, etc. Ses œuvres font partie de plusieurs collections permanentes, notamment : Metropolitan Museum of Art (MET) New York, Centre Pompidou Paris, Fondation Mast Bologne, Collection Dragonfly du Domaine des Etangs à Massignac, Collection LVMH (le Bon Marché) à Paris, Collection Baccarat New-York,Vontobel Art Collection Zurich, Black Gold Museum, Musée des Beaux-Arts de Mâcon, Fondation Bullukian Lyon. Il a participé à plusieurs expositions collectives majeures comme «The Universe and Art» aux musées Mori Art Tokyo et Art Science Singapour, «Unknown Unknowns An Introduction to Mysteries» à la Triennale de Milan, «Art et Science Fiction, les portes du possible» au Centre Pompidou Metz, ainsi que des expositions personnelles au Museo d’Arte Moderna di Bologna (MAMbo) pendant Foto Industria ou les Rencontres d’Arles.
Vincent Fournier était l’invité du MET pour une présentation publique de son travail à l’occasion de la conférence « In Our Time » en 2019. En 2023 il est lauréat du prix Swiss Life avec le compositeur Sébastien Gaxie et le Musée de la Chasse et de la Nature à Paris lui consacre une exposition monographique.
Anna Malagrida, photographe et vidéaste, interroge l’image dans la ville contemporaine et le paysage en posant son regard sur ceux qui y vivent ainsi que sur les traces de ceux qui les traversent.
Après avoir fait des études de journalisme, elle s’oriente vers la photographie. Diplômée de l’ENSP en 1996, elle est lauréate du prix au projet des Rencontres Internationales de la Photographie d’Arles en 2005. Elle obtient la Carte Blanche PMU en 2016 pour la réalisation d’une exposition individuelle dans la galerie des photographies du Centre Pompidou.
Elle a réalisé des expositions personnelles comme collectives dans de nombreuses institutions à l’international telles que La Filature de Mulhouse 2023, le Musée d’art moderne de Valence/ IVAM en 2019, le Museu d’Art Modern de Tarragona en 2018, le Musée d’Art Contemporain de La Coruña en 2016 ou le Frac PACA en 2015. En 2010 la Fondation Mapfre lui consacre une exposition qui voyagera au Centre Photographique d’Ile de France et à La Palazzina de Mòdena en Italie en 2011.
En 2021 elle est lauréate de la commande du CNAP 3.0 qui, en partenariat avec Le Jeu de Paume, exposera les travaux au Cellier de Reims.
Elle a participé à la Kunstfilmbiennale (Cologne), à la Bienal fotográfica de Bogotá ainsi que à des expositions collectives au Fotomuseum den Haag (La Haye), Centre d’Art Santa Mònica (Barcelona), CAAC (Sevilla), CAPC de Bordeaux, Stenersen Museum, Oslo (Noruega), National Museum of Photography Den Sorte Diamant (Dinamarca), Kulturhuset (Stockholm) ou le Wolfsburg KunstMuseum, Wolfsburg, (Allemagne) parmi d’autres.
Elle est représentée par les galeries RX (Paris), Von Rosen (Cologne) et Senda (Barcelone).
Marie Hervé est artiste visuelle et auteure.
Diplômée de l’ENSP en 2020, son travail explore les notions de mémoire et de ruine, de conservation et d’artefacts culturels.
S’intéressant à l’archive et à la construction de narrations visuelles, elle exhume en 2018 une collection de plus de 800 photographies retraçant les voyages de ses aïeuls, marins, en Méditerranée. Cette découverte sera le point de départ d’une recherche sur les cultures méditerranéennes et les constructions historiques, évoluant entre photographie, livre d’artiste et écriture.
Entre 2018 et 2022 elle travaille à Malte puis à Athènes, et circule entre la Grèce, le sud de la France, le Maghreb, le Moyen Orient et l’Italie.
Cette trajectoire en Méditerranée donne lieu, depuis 2020, à un projet en
duo avec l’artiste Elsa Martinez, Sand of noises. Le projet est lauréat de la bourse Eurazéo en 2021 et de Jeune Photo Occitanie – Images Singulières, et exposé à l’Hôtel de l’Industrie (Paris), à la galerie Librairie du Palais (Arles), à KORA Center (Pouilles, Italie) ou encore à REA! Fair (Milan).
En 2022, elle participe aux résidences de recherche A Natural Oasis?, au Nuovo Grand Tour – KORA Center avec l’Institut Français Italia, et Soil Futures residency exchange – RIWAQ Palestine, avec le soutient du British Council. Une exposition monographique, ARCHIPEL(s), lui est consacrée d’octobre 2022 au 26 février 2023 au FRAC Paca (Marseille).
Gwenola Furic vit à travers la photographie, de diverses manières.
Elle a une double formation, artistique (Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Nantes 1991-1994, École nationale supérieure de la photographie d’Arles 1994-1997) et patrimoniale (Département des Restaurateurs de l’Institut National du Patrimoine 1998-2002).
Elle est conservatrice-restauratrice du patrimoine photographique en statut indépendant depuis vingt ans, principalement dans le Grand Ouest (musées, archives, collections diverses). Elle est aussi membre de commissions et d’associations patrimoniales, intervenante à l’université, et de façon générale très engagée dans la sensibilisation au patrimoine.
Depuis quelques années, elle a repris également une recherche personnelle sur la matérialité de la photographie, la trace, le lien, le souvenir, l’altération, la transmission, tant en écriture qu’en prise de vue.
Émilie Saubestre dirige depuis 2017 le service photographique et multimédia de l’unité d’appui à la recherche du CNRS UAR-3172 au Centre franco-Égyptien des Temples de Kanak en Égypte. Elle accompagne le travail des chercheurs dans les sciences humaines et sociales avec les techniques de photographie numériques 2D et 3D et participe aux publications scientifiques du centre. Elle est engagée dans la transmission et dans la valorisation de la recherche et des connaissances et participe à des journées d’études sur les enjeux humanités numériques.
Elle a réalisé le commissariat d’une exposition pour les 50 ans du CFEETK en 2017 à Louxor et mène actuellement un projet de restauration et de conservation de plusieurs milliers de plaques de verre du fonds Chevrier.
Par ailleurs, elle poursuit ses projets de recherches photographiques sur le territoire égyptien. Elle a exposé la série “Les archives du fonds Chevrier, réappropriation et préservation”, en 2019 au centre d’art contemporain du Caire, et sera exposée à la bibliothèque d’Alexandrie en décembre 2022.
Elle est diplômée de l’école de l’école d’art appliquée à Perth en Australie en 2010 et de l’École nationale supérieure de la photographie en 2015.
Fascinée par la ville, Valérie Jouve capte ses personnages, leurs comportements et saisit ces espaces que nos projections construisent sur et pour la ville. La question du traitement de l’espace est au cœur du sujet : il s’agit de comprendre comment la figure, humaine ou autre, confère une présence à ce qui l’entoure. Ces dernières années Valérie Jouve aime à voir des villes qui seraient avant tout nourries des multitudes d’éléments vivants. Elle travaille depuis cinq ans entre la ville et la campagne pour questionner ces liens qui les nourrissent mutuellement.
En lien et parallèlement à son activité artistique, elle enseigne à l’école National d’architecture de Paris la Villette. Elle a collaboré avec des architectes sur différentes commandes photographiques concernant l’architecture et la ville. Depuis 2017, elle collabore au sein d’un laboratoire de recherche en anthropologie urbaine, le LAA.
Ses expositions sont souvent conçues comme des compositions visuelles, le temps d’un lieu. Les images sont construites indépendamment pour être utilisées dans les montages lors des différentes expositions. Comme ce fut le cas dans sa dernière exposition rétrospective au Jeu de Paume en 2015.
Elle commence une pratique cinématographique dés 2001 avec le film « Grand Littoral », et poursuit une pratique mêlant photographie et séquences filmées depuis ce jour, considérant que ces deux outils d’enregistrement pouvaient travailler ensemble plutôt que de se tourner le dos.
D’origine franco-marocaine Mouna Saboni est née à Rennes en 1987. Après un master d’Économie Sociale et Solidaire à l’université, elle intègre l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles dont elle sort diplômée en 2012. Le travail photographique de Mouna Saboni porte sur la notion de l’identité qu’elle interroge à travers une mémoire personnelle et universelle.
À travers des projets au long cours menés dans les territoires palestiniens, au Maroc ou encore au Brésil elle interroge son propre rapport aux territoires sur lesquels elle évolue et celui des individus à leur environnement. Depuis quelques années elle lie ses projets photographiques à son travail d’écriture en explorant différentes formes plastiques.
Mouna Saboni a exposé son travail en France, au Maroc, au Pakistan ou encore aux Pays-bas. En 2020 elle est lauréate de la Bourse photographie de la Fondation Lagardère. Son travail a intégré les collections du CNAP, de la Fondation Neuflize Vie et de la Fondation Francès.
Portrait de Mouna Saboni by Mip Pava
Responsable de l’Unité patrimoniale des collections photographiques au musée du quai Branly, Christine Barthe est en charge des acquisitions en photographie ancienne et contemporaine.
Elle a réalisé le commissariat de plusieurs expositions, dont récemment A toi appartient le regard et (…) la liaison infinie entre les choses, musée du quai Branly-Jacques Chirac (2020).
Elle est commissaire de l’exposition Dinh Q. Lê, le fil de la mémoire et autres photographies (ouverture 08/02/2022 musée du quai Branly-Jacques Chirac).
Auteur de nombreux articles dont dernièrement « Move with a camera » dans James Barnor, Accra/London – A Retrospective (2021).
Diplômée de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles et de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier, Anne Morin est la directrice de diChroma photography (Madrid), une société spécialisée dans les expositions photographiques itinérantes à l’international, et le développement et la production de projets culturels.
diChroma photography travaille pour des musées et des institutions de renom tels que la Fundación Canal (Madrid), Martin-Gropius-Bau (Berlin), le Musée national des beaux-arts Pouchkine (Moscou), le Musée du Luxembourg, le Jeu de Paume (Paris), le Palazzo Ducale (Gênes), etc.
diChroma photography accompagne ses expositions par une activité d’éditeur, en publiant des catalogues, essais et beaux-livres tels que Antonio Lopez : Visionary Writing ; Paul Alexandre : Slowness ; Margaret Watkins : Black Light ; ou Vivian Maier, co-édité avec la Réunion des Musées Nationaux (RMN).
Photo Anne Morin © Laura Izuzquiza
Anna Broujean est photographe, artiste plasticienne et éditrice. Diplômée de l’École nationale supérieure de la photographie en 2015, elle reçoit le Prix de la Fondation Roederer et fonde la même année la revue Club Sandwich.
Artiste multidisciplinaire, elle propose dans ses différents travaux, relectures et décalages mêlant photographies, textes, images d’archives et installations. Sélectionnée au 59ème Salon de Montrouge, elle a notamment participé aux festivals Planche(s) Contact, Circulation(s) et a développé des projets mêlant sciences, fiction et archives en partenariat avec l’INSERM pour les Rencontres de la Photographie d’Arles et avec le Musée d’art contemporain de Monaco.
En résidence artistique à Montréal puis à Shanghai, Athènes et Los Angeles, elle continue actuellement ses recherches à Paris dans l’atelier d’artistes Poush.
Aurélien Mole est né en 1975 à Téhéran. Diplômé de l’école du Louvre en Histoire de la photographie, il a poursuivi son cursus à l’École nationale supérieure de la photographie à Arles et l’a conclu par une formation sur les pratiques de l’exposition dirigée par Catherine Perret et Christian Bernard.
Son nom est souvent mentionné dans le coin inférieur droit des photographies de vues d’exposition. Auteur de plusieurs expositions en son nom propre ou au sein du collectif le Bureau/, il a parfois la chance d’être invité à montrer ses projets au sein d’expositions pensées par d’autres personnes qu’il remercie chaleureusement.
Si l’occasion ne se présente pas, il diffuse le fruit de ses recherches au sein de publications telles que Les artistes iconographes co-dirigé avec Garance Chabert ou Stud, un projet éditorial avec Aurélie Jacquet, Alan Eglinton et Syndicat.
Il est enfin co-rédacteur avec Christophe Lemaitre et Remi Parcollet de Postdocument (www.postdocument.net) publication consacrée à la vue d’œuvres en situation d’exposition.
En octobre 2021, les étudiant·e·s de l’ENSP rencontrent les artistes diplômés de L’ENSP, Delphine Manjard et François Bellabas du duo Gourau et Phong en conversation sous le titre On est jamais seul·e : le travail en collectif et en collaboration.
Delphine Manjard travaille dans l’univers du beau livre depuis son parcours universitaire en histoire de l’art et en photographie. Elle a ainsi pu développer une relation très étroite avec les livres d’art et de photographie au cours de ses différentes missions en bibliothèques de recherche, dans l’enseignement supérieur à l’Université François Rabelais puis à la bibliothèque de l’ENSP.
Au sein de la librairie Actes Sud puis à la Librairie du Palais sous l’impulsion de Louis Paul Desanges, elle est chargée de la direction artistique, de la gestion de la librairie et de la galerie. Elle travaille actuellement avec Yann Linsart au développement de PALAIS BOOKS, une maison de micro édition de photographie.
Diplômé de l’ENSP en 2011 et 2015, le duo de photographes Benjamin Roulet et François Bellabas – aussi connu sous le nom de Gourau & Phong – s’est formé en 2017. Leur travail a été présenté à l’Ardenome à Avignon (2019), au Festival VR à Arles (2018), à la 69e édition Jeune Création à Paris (2020), ou encore au Festival des Rencontres d’Arles (2021).
Cyber-optimistes, ils accueillent la relation à la machine à travers une pratique décomplexée des outils et des technologies. D’un élan positiviste, fait de bricolages, de déconstruction / reconstruction de la photographie, ils proposent une énonciation nouvelle faite de formes plastiques multiples.
Le duo enseigne à l’ENSP, intervient dans le cadre de conférences autour de l’image à l’ère numérique : VR Arles Festival, Paris 8, ENS Louis-Lumière. Laboratoire d’expérimentation, ils répondent à des cartes blanches dans le milieu de l’art et de la publicité.
En avril 2021, les étudiant·e·s de l’ENSP rencontrent les artistes diplômés de L’ENSP, SMITH et Prune Phi.
Photographe, plasticien, metteur en scène et chercheur né en 1985, SMITH explore la pensée et la pratique de la métamorphose : transition de genre, d’ère et d’état, plasticités, hybridations atomiques, mutations biotechnologiques et travail du rêve jalonnent ses propositions depuis dix ans.
SMITH observe aujourd’hui les porosités cosmiques de l’identité humaine, à travers son projet polycéphale et polymorphe « Désidération ». En 2020, il est l’éditeur invité de la revue The Eyes, pour son numéro « Transgalactique : photographie, genre, transition ».
À la suite d’études en Arts Plastiques et d’un Master en Création Artistique, Théorie et Médiation, Prune Phi réalise une résidence d’un an au Birmingham Institute of Art and Design au Royaume-Uni puis intègre l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles dont elle est diplômée en 2018. Prune réalise un travail d’installation fait de photographies, dessins, collages, documents collectés, textes et vidéos. Elle y met en scène et en question les mécanismes de transmission au sein des familles et des communautés.
Elle s’intéresse ainsi aux traits physiques qui persistent, ou au contraire, se diluent d’une génération à l’autre, aux modifications du corps et à ses anomalies. Dans d’autres ensembles, elle recueille et croise les témoignages de plusieurs générations d’immigrés et d’exilés vietnamiens sur la mémoire incertaine de leur histoire commune et la dimension fictionnelle qui s’y attache. Elle tente de révéler, par ces différents travaux, les marques mnésiques qui participent à la construction et l’invention de chacun.
En mars 2021, rencontrez Nathalie Giraudeau, directrice du Centre photographique d’Île-de-France et Luce Lebart, historienne de la photographie et commissaire d’exposition @Archive of Modern Conflict.
Nathalie Giraudeau, dirige, depuis 2005, le Centre photographique d’Ile-de-France, Centre d’art contemporain d’intérêt national, à Pontault-Combault en Seine-et-Marne. Elle accompagne le travail de recherche et de création des artistes qui utilisent notamment la photographie et l’image en mouvement dans le champ de l’art contemporain.
Commissaire d’exposition, elle assure, de 1994 à 2004, la programmation artistique en photographie et nouvelles images à l’Espace culturel François Mitterrand à Beauvais, où elle initie le festival Les Photaumnales, après avoir initié des projets de commandes, d’actions pédagogiques pour l’association Diaphane.
Elle est diplômée de l’Ecole nationale supérieure de la photographie et de l’Université Jules Verne, Amiens – Maîtrise en Sciences politiques, Licence en Histoire.
Historienne de la photographie et commissaire d’exposition, Luce Lebart a rejoint la collection Archive of Modern Conflict au printemps 2018. Auparavant elle a dirigé l’Institut Canadien de la Photographie du Musée des Beaux-Arts du Canada à Ottawa après avoir été directrice des collections de la Société française de photographie à Paris et responsable des fonds figurés aux Archives départementales de l’Hérault.
Elle a écrit plusieurs livres. Parmi les plus récents Inventions 1915-1938 (RVB-Books et CNRS), Gold and Silver (RVB BOOKS, 2018). Elle est aussi l’auteur de photobooks tels Mold is Beautiful (Poursuite, 2015) et Tâches et traces (Diaphane, 2015).
Depuis 2012 elle a été commissaire d’une vingtaine d’expositions de photographies, principalement fondées sur des archives. Co-dirigé avec Marie Robert, son dernier chantier, Une histoire mondiale des femmes photographes (Textuel, Novembre 2020) est un ouvrage collectif regroupant 160 autrices du monde entier.
Elle est diplômée de l’Ecole nationale supérieure de la photographie, de l’Université Paris 8, (master 2 Esthétique et Arts Plastiques) et de l’Université Paris I (master 2 Histoire de l’art)
Le 29 janvier 2021, les étudiant·e·s de l’ENSP rencontrent Marina Gadonneix, diplômée en 2002 et Arno Gisinger, diplômé en 1994.
Marina Gadonneix, née en 1977, vit et travaille à Paris et est représentée par la Galerie Christophe Gaillard. Son travail tente d’explorer le passage inattendu d’un territoire rugueux à une image fantasmatique, d’une forme d’évidence du réel à sa construction mentale la plus métaphorique. Il tente de rendre compte de la porosité entre le document et la fiction, la simulation et l’illusion. De fait, il interroge la fabrication de la représentation tout autant que la fabrique de l’imaginaire.
Arno Gisinger est artiste et chercheur. Né en 1964 en Autriche il vit et travaille à Paris depuis 2005. Après avoir poursuivi des études d’histoire et de philologie allemande en Autriche, il sort diplômé de l’École nationale supérieure de la photographie en 1994. Cette double formation l’amène à travailler sur les relations entre mémoire, histoire et représentations photographiques. Au milieu des années 1990 il commence à développer une pratique artistique singulière qui lie photographie et historiographie sous forme d’enquêtes. Plusieurs de ses travaux portent sur l’exil, la guerre, la spoliation ou la Shoah et tentent d’élargir la notion des pratiques dites «documentaires».