Laurent Montaron | To tell a story
To tell a story
Dans le cadre de sa résidence artistique, d’un projet pédagogique mené avec les étudiants de l’école. Laurent Montaron propose cet été une exposition à l’ENSP dans le cadre des rencontres d’Arles 2024, du 1er juillet au 29 septembre 2024.
Les films, photographies, objets et installations de Laurent Montaron sondent la manière dont nos attitudes et notre compréhension du monde ont évolué en accompagnant l’histoire des technologies de l’image et du son. L’exposition poursuit ces recherches sous la forme d’une archéologie des représentations. L’artiste y interroge nos systèmes de croyances et notre adhésion aux récits, notamment avec une série de photographies prises dans les lieux qui ont vu naître la philosophie antique sur les pourtours du bassin méditerranéen. Cette recherche de vérité philosophique nous est parvenue seulement au travers de citations et de textes rapportés. Paradoxalement, ces récits sont à l’origine de notre pensée rationnelle.
Comme le soulignait déjà Susan Sontag en 1983 dans l’entretien télévisé To Tell a Story, la notion de narration renvoie à deux définitions diamétralement opposées : d’un côté elle consiste à rapporter des faits, tandis que de l’autre elle implique la création d’une fiction. Aujourd’hui, les images et la mise en récit sont devenues omniprésentes. Parce que nos croyances s’attachent à des histoires auxquelles nous nous identifions, divers récits coexistent et se sont substitués aux faits.
Cette exposition dessine un parcours associant des photographies, des objets et des dispositifs sonores qui nous invitent à mettre en perspective cette fonction ambivalente du récit. Elle confronte une expérience sonore immédiate à des réflexions sur la notion d’histoire, interrogeant les modes et formes complexes de la transmission.
Ce projet d’exposition a été conçu à l’initiative de l’artiste-enseignant Gilles Saussier dans le cadre d’un projet pédagogique mené avec le concours de cinq étudiants : Mathis Clodic, Marion Genty, Gaspard Labastie, Charlotte Van de Walle , Baptiste Vitorino.
Il a donné lieu à divers ateliers, échanges et rencontres avec l’artiste en vue de sa préparation.
Exposition co-produite par l’École nationale supérieure de la photographie et les Rencontres d’Arles
Entrée libre jusqu’au 29 septembre 2024
de 10h à 19h30
Laurent Montaron est né en 1972, à Verneuil d’Avre et d’Iton, en France. Sa pratique croise des médiums variés tels que la photographie, le film, les installations, le son ou encore la sculpture. Il est également commissaire d’exposition.
Son travail a été présenté dans des expositions internationales importantes telles que : la 55ème Biennale de Venise ; la 19ème Biennale de Sydney ; et lors d’expositions au Haus der Kunst à Munich ; au Centre Pompidou à Paris et Performa 11 à New York. Parmi ses principales expositions personnelles récentes, mentionnons Replica, au Center of Contemporary Art de Tel Aviv en Israël en 2018; Les Moulins de Paillard à Poncé-sur-le-Loir ; Dioramas à la Fondation d’Entreprise Ricard à Paris en 2016-2017; EPPUR SI MUOVE, le MUDAM au Luxembourg en 2015, Everything Is Accidental, a Mercer Union, à Toronto au Canada ; Le origini del film, au Palazzo Grassi | Fondation François Pinault à Venise ; Everything we see could be something else, à la galerie Monitor à Rome, chacune en 2014 ; PACE, au Kunsthaus Baselland, à Bâle en Suisse en 2010 Reflections, Contemporary Art Gallery, Art Tower Mito, Ibaraki (JP) et Will there be a sea battle tomorrow?, Centre Clark, Montréal – Québec (CA) aussi en 2010 ; à l’Institut d’Art Contemporain, de Villeurbanne et au FRAC Champagne-Ardenne, Reims, en 2009 et le Kunstverein Freiburg, en Allemagne en 2008.
Ces œuvres puisent leur inspiration dans l’histoire récente des technologies. Elles mettent au jour le poids des transformations qui se sont opérées sur nos manières d’être avec l’avènement des techniques. A travers un examen critique des outils qui forment nos représentations, son travail s’appuie sur certains des paradoxes qui accompagnent notre conscience de la modernité. Ces travaux cherchent à mettre en lumière la manière dont les innovations ont continuellement provoqué de nouvelles façons d’observer et de comprendre le monde.
Une monographie en quatre langues est parue en 2021 aux Éditions MOUSSE Publishing avec des textes de Philippe-Alain Michaud et Mike Sperlinger