Colloque Vues & Données
De la prise de vue à l’épreuve de la donnée comme histoire matérielle de l’image
Dans le cadre des activités du Centre de recherche art et image (CRAI), du Laboratoire Fig. et du projet de recherche éponyme porté à la HEAD – Genève avec le soutien du Fonds stratégique de la recherche Hes-so, l’École nationale supérieure de la photographie propose un troisième colloque qui aura lieu les 13 & 14 février 2020.
Pour permettre de penser la formule Vues & données, il est nécessaire d’établir à partir d’une enquête et d’une analyse spéculative, une archéologie du concept de donnée ou ce qui est nommé, depuis le monde anglo-saxon, une data. L’existence d’une donnée suppose qu’advienne une prise et une prise de vue au double sens d’une captation comme image et comme théorie. Pour la pensée antique, la théôria est une captation du monde par la vue ; son transfert en données est nommé pensée théorétique puis pensée théorématique. Cela suppose que quelque chose soit « pris » pour être « donné » autrement.
Le premier travail de recherche consiste à établir une archéologie de cette prise, c’est-à dire une archéologie des modes de prélèvement des éléments de sorte qu’ils soient d’abord transformés en prises puis en données. L’analyse du concept de prise se trouve être, en fait, une analyse du fondement de la philosophie.
Le deuxième temps du travail nécessite d’interpréter le concept de donnée en tant qu’il signale la forme d’un participe passé du verbe donner. Il relève donc du don et cela induit une contrepartie au don comme contre-don. Cependant la transformation des prises en données ouvre au danger historique de l’être c’est-à-dire qu’il ouvre à la nécessité d’interpréter ce danger comme un état de crise pour l’être et nécessite l’interprétation de la teneur de ce contre-don. Il est en soi double : d’abord celui d’une surabondance ingérée et critique et celui d’une réaffirmation infinie de la donnée comme code. Cela signifie que le contre-don de la donnée est l’imposition d’une nécessité de la mesure et de la mesurabilité infinie de tous nos actes et usages.
Ce colloque est conçu et organisé par le Laboratoire Fig. dirigé par Fabien Vallos, avec le soutien de Aurélie Pétrel et avec les étudiants impliqués dans cette recherche. Il est réalisé par et à l’École nationale supérieure de la photographie à Arles.
Découvrir :
→ Le CRAI
→ Le Laboratoire Fig.
OLIVIER ASSOULY, Il faut bien digérer
MANUEL SIGRIST, De la vue à la donnée
JULIE MARTIN, Le monochrome numérique : des données à l’écran KAPLAN
ANTHONY MASURE, Pas vu pas pris : le code comme entité managériale
FABIEN VALLOS, Vues & données : tournant métaphysique
Aurélie Pétrel
LES ÉTUDIANTS & ÉTUDIANTES DU LABORATOIRE FIG.
Emilio AZEVEDO, Elena CORRADI, Adèle DELEFOSSE, Gaëlle DELORT Constance HEILMANN, Eryn MILLIEN, Thomas PENDELIAU & Gaetan SOERENSEN
GARANCE CHABERT, Pratiques du flux : l’image en proie à l’excès du visible
ARTHUR FOURAY
CAROLINE BERNARD, Des données à la posologie